Ainsi, le sport devient paradoxalement l’un des terrains de lutte de cette génération symbole de fierté nationale, mais aussi miroir des injustices qui nourrissent sa colère.
Le football, le volley ou encore le basket sont censés unir les peuples par la passion du jeu. Mais ces dernières semaines, au Maroc comme à Madagascar, ils se retrouvent au cœur d’une contestation portée par une génération Z décidée à réclamer davantage que des exploits sportifs.
Des stades flambant neufs, mais des hôpitaux à l’abandon. Au Maroc, les projecteurs étaient tournés vers la CAN 2025 et le Mondial 2030. Pourtant, la colère de la jeunesse est montée dans les tribunes puis dans la rue. Le collectif Gen Z 212 a pris pour cible l’écart criant entre les milliards investis dans des stades modernes et l’état catastrophique des hôpitaux et des écoles. L’émotion a explosé après le décès de huit femmes enceintes à Agadir, révélant la fragilité du système de santé publique.
Des stars des Lions de l’Atlas, comme Nayef Aguerd (OM) ou Yacine Bounou (Al-Hilal), ont osé briser le silence. Sur leurs réseaux, ils ont exprimé leur solidarité avec les manifestants, rappelant que « les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ? ». Un geste rare qui donne au football une dimension politique inattendue.
A Madagascar, la Gen Z s’empare aussi des terrains. A Antananarivo, la jeunesse malgache a suivi une trajectoire parallèle. Derrière le mouvement Gen Z Madagascar, né sur les réseaux sociaux, des milliers de jeunes ont dénoncé les inégalités et le manque de perspectives. Là aussi, le sport a servi de miroir. Tandis que le pays vibre au rythme des exploits des Barea et des basketteurs Ankoay, la jeunesse rappelle que les victoires sur le terrain ne suffisent pas si l’avenir reste bouché en dehors.
Le sarcasme est devenu une arme. La proposition d’Andry Rajoelina de recruter des ministres sur LinkedIn a été tournée en ridicule par des mêmes viraux, souvent détournés avec des images de sportifs et de compétitions nationales.
La Rédaction